Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/54

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Clara comprit tout de suite ; mais elle fut peinée et ne dit rien. Si la vache était venue avant la scène de la veille, elle l’aurait accueillie cordialement et aurait promis à son cousin que la vache serait chérie à cause de lui ; mais après ce qui s’était passé, comment pourrait-elle accepter un présent de lui ?

Mais Belton ne tint aucun compte de la difficulté.

« Je vous avais dit que je vous donnerais une vache, dit-il, et la voilà.

— Quel besoin a-t-elle d’une vache ? demanda M. Amadroz.

— Je suis sûr qu’elle en a besoin. En tout cas elle ne peut refuser un présent de moi. N’est-ce pas, Clara ? »

Que pouvait-elle répondre ?

« Si mon père me permet de l’accepter.

— Mais nous n’avons pas d’herbe à lui donner, dit le squire.

— Il y a plus d’herbe qu’il n’en faut, dit Belton. Allons, monsieur Amadroz, je tiens beaucoup à donner cette bête à Clara ; ne me contrariez pas. »

Comme toujours, il l’emporta. Et Clara le remercia les larmes aux yeux.

Les deux jours suivants passèrent sans incident. Belton fit une visite au cottage, mais le colonel était sorti, et on ne lui proposa pas de voir mistress Askerton. Comme Will devait partir le matin avant