Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/65

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pas manqué de bonté, et a été, au contraire, très-généreux.

— Je n’ai pas besoin de sa générosité, ma tante.

— Clara, tout cela n’est pas raisonnable. Après moi et après votre père, qui prendra soin de vous ? Sera-ce votre cousin, M. Belton, celui qui doit avoir la propriété ?

— Il le ferait, si je le lui permettais ; mais je vous en prie, ma tante, ne continuez pas à traiter ce sujet. J’aimerais mieux mourir de faim que de parler de cela. »

Il y eut une nouvelle pause dans la conversation ; mais Clara savait que sa tante n’avait pas fini. En effet, au bout de quelques instants :

« Clara, dit mistress Winterfield, j’espère que vous connaissez mon affection pour vous.

— Certainement, ma tante, et j’espère que vous croyez à la mienne.

— Y a-t-il quelque chose entre vous et M. Belton ?

— Rien.

— Parce que, dans ce cas, mes préoccupations pour vous cesseraient. »

À ce moment, Clara eut envie de tout dire à sa tante ; mais il lui sembla qu’elle agirait mal envers son cousin, en racontant le refus qu’il avait éprouvé.

« Frédéric pense, continua miss Winterfield, que je dois faire quelque disposition en votre faveur dans mon testament, et j’agirai selon ses intentions ;