Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/83

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lement vous dire que je vous aimais avant de savoir que mon amour serait partagé.

— Oh ! est-ce là tout ? dit le capitaine Aylmer d’un ton qui semblait annoncer quelque désappointement.

— Oui, Fred, c’est là tout ; et ne sachant pas ce que je sais maintenant, j’étais portée à être dure pour vous. Ma tante me le reprochait parfois.

— Je ne m’en étonne pas, car elle désirait beaucoup nous voir mariés. »

Clara se sentit mal à l’aise en entendant ces paroles. Le capitaine Aylmer l’avait-il demandée pour accomplir une promesse faite à mistress Winterfield ?

« Vous connaissiez son désir ? dit-elle.

— Oui, c’est-à-dire je l’avais deviné.

— Elle me disait que j’étais dure envers vous, comment pouvais-je faire autrement ? Je vais vous dire, Fred, comment j’ai reconnu que je vous aimais. Ce que je vais vous raconter est un secret et je n’en parlerais pas à toute autre personne. Mon cousin Will, quand il est venu à Belton, m’a demandée en mariage.

— Vraiment ! vous ne me disiez pas cela quand vous chantiez ses louanges dans le chemin de fer.

— Non, je n’étais pas obligée alors de vous dire mes secrets, monsieur.

— Et vous l’avez refusé ?