Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/85

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au-dessus du niveau commun que nous autres personnes ordinaires en ayons peur.

— Ma mère n’est certainement pas ordinaire, dit le capitaine Aylmer.

— Et je le suis, dit Clara en riant. Je voudrais bien savoir ce qu’elle pensera de moi. »

Il y eut un moment de silence.

« Je vois, Fred, dit Clara toujours en riant, que vous n’avez pas un mot d’encouragement à me donner au sujet de votre mère.

— Elle est difficile, et comme mon respect pour son opinion est égal à mon affection pour sa personne, j’espère que vous ferez tous vos efforts pour gagner son estime.

— Je ne fais jamais d’effort de ce genre. Si l’estime ne vient pas sans effort, elle ne vaut pas la peine d’être obtenue.

— Je ne suis pas de votre avis, et j’espère que vous ferez cet effort et avec succès. Lady Aylmer est une femme qui ne vous donnera pas son cœur de prime abord seulement parce que vous serez ma femme. Elle vous jugera d’après vos qualités. »

Il y eut un plus long silence, et Clara sentit son cœur se révolter. Cependant elle se contint et ne parla de nouveau que lorsqu’elle se sentit capable de sourire.

« Allons, Fred, dit-elle en lui posant la main sur le bras, je ferai de mon mieux, et une femme ne