Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

promesse ; heureusement pour vous, — pour nous deux je devrais dire, — la vérité s’est fait jour, et nous pouvons considérer à loisir ce qui est le meilleur pour nous, indépendamment de cette promesse. Nous nous séparerons donc comme de chers amis, mais non comme des fiancés.

— Mais nous sommes engagés et je ne veux pas consentir à une rupture.

— La parole d’une dame, Fred, est toujours la plus puissante avant le mariage. Vous devez donc me céder. Je suis sûre qu’en y réfléchissant, vous m’approuverez.

— Si vous le voulez, il faut bien obéir.

— Je le veux, Fred. La journée d’hier sera donc oubliée ?

— Pas précisément ; je vous ai dit trop de mes secrets pour cela. Mais rien de ce qui a été fait ou dit hier ne doit nous lier.

— Et vous vous êtes décidée cette nuit ?

— Peu importe ; je suis décidée maintenant. — Mais je m’en irai sans déjeuner si je ne me dépêche pas. Voulez-vous prendre votre thé avec moi ou attendre que je sois partie ? »

Le capitaine Aylmer déjeuna avec elle et la conduisit à la station. Il la mit en voiture avec toute sorte de courtoisies et d’attentions et revint tout seul dans sa grande maison de Perivale. Pas un mot de plus n’avait été prononcé entre lui et