Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/99

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Il s’était arrangé pour passer d’abord une semaine à Londres, afin d’y voir son homme d’affaires, et peut-être de se distraire un peu, en allant au théâtre, de ses chagrins d’amour.

M. Green était un digne notaire. Chargé, comme son père l’avait été avant lui, des affaires des familles Amadroz et Belton, M. Joseph Green n’avait pas encore quarante ans, et il existait depuis longtemps entre lui et Will une étroite amitié.

Lorsque le clerc apporta à M. Green la carte de Belton, celui-ci était en conférence avec le capitaine Aylmer, venu pour régler le payement du legs fait à Clara par mistress Winterfield.

« Voilà justement l’héritier de M. Amadroz, dit M. Green. »

Les deux hommes ne s’étaient jamais vus : ils furent présentés l’un à l’autre et échangèrent quelques paroles insignifiantes sur leurs amis communs, puis le capitaine Aylmer prit congé.

« Je viens d’apprendre une bonne nouvelle pour votre amie miss Amadroz, dit alors M. Green ; sa tante, à son lit de mort, lui a laissé quarante mille francs.

— C’est là tout ce qu’elle aura pour vivre ?

— C’est beaucoup mieux que rien, et vous penseriez ainsi si elle était votre fille.

— Elle sera ma fille, ma sœur, tout ce que vous voudrez. Pensez-vous que je vais la laisser vivre