Aller au contenu

Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

connaître l’endroit. Et, comme il se retirait du temple, un de ses disciples lui dit : « Maître, regarde, quelles pierres et quels bâtiments ! » Et Jésus répondant, lui dit : « Vois-tu ces grands bâtiments ? il n’y sera point laissé pierre sur pierre qui ne soit démolie. » Les voilà, ces pierres du temple abattu ; elles sont debout aujourd’hui et forment les murs de la mosquée d’Omar.

« Et quand il fut proche, voyant la ville, il pleura sur elle. » Oui, lecteur ! Va, toi aussi, de Béthanie à Jérusalem, et tu verras comme lui la ville ; elle peut bien faire pleurer encore aujourd’hui. Il est difficile de s’asseoir là sans pleurer, si l’on porte en son cœur la mémoire de toute cette histoire. « Oh ! si tu eusses connu, du moins en cette journée, les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais tu n’as point voulu les connaître. » Et qu’es-tu devenu, ô Juif ? Et qui donc est assis et prie Allah dans tes lieux saints ?

« Ô Jérusalem ! Jérusalem ! » Ce ne fut point en pensée seulement, mais à haute voix et avec les mains étendues, que parla ainsi notre jeune Anglais. « Ô Jérusalem ! Jérusalem ! toi qui tues les prophètes et qui lapides Ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l’as point voulu. Voici, ta maison est déserte. »

Quand il avait discuté avec Harcourt à Oxford, et plus tard avec son oncle, à Hadley, sur la carrière à choisir, Bertram avait laissé entrevoir le désir d’entrer dans les ordres. Ses conseillers n’avaient point cru