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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/129

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de l’air du temps ? Voilà de mauvaises nouvelles, George, de fort mauvaises nouvelles

— Vous pensez bien, mon père, que j’ai toujours compté prendre un état. Je n’ai jamais eu vos idées sur cet héritage. J’ai toujours eu l’intention de faire mon chemin par moi-même, et je ne doute pas que je ne réussisse. Je suis complètement décidé là-dessus maintenant.

— Sur quoi donc ?

— Je compte entrer dans les ordres et prendre un bénéfice de l’Université.

— Entrer dans les ordres ! s’écria sir Lionel avec plus de surprise et peut-être plus de dégoût qu’il n’en avait montré à l’idée d’une charge d’avoué.

— Mon Dieu, oui, mon père, il y a longtemps que j’hésite, mais je crois être décidé maintenant.

— Est-ce que sérieusement, après tous tes succès à l’Université, tu as envie de te faire curé ?

— Je ne vois pas que mes succès aient rien à faire là dedans. La seule chose qui m’arrête, c’est l’organisation de l’Église. Je n’aime pas l’Église établie.

— Alors qu’as-tu besoin d’y entrer ? dit sir Lionel, qui ne comprenait rien à l’objection de son fils.

— J’aime notre liturgie et notre rituel ; mais ce qui nous manque, c’est le principe volontaire. Il me répugne d’accepter une position que je pourrais conserver quand bien même je ne remplirais pas les devoirs qu’elle implique. Ce n’est pourtant pas que je désire…

— C’est bon !… Je ne comprends pas grand’chose à tout cela. Mon cher George, j’avais espéré quelque