chose ! C’est peut-être la mode à Oxford ; mais nous autres, à Cambridge, nous nous piquons de plus de politesse. Si nous faisions un tour dans la vallée, en attendant que ces dames soient prêtes ? Et M. Cruse et M. Mac-Gabbery s’éloignèrent, bras dessus, bras dessous, tout heureux d’avoir montré leur mépris pour ce pauvre maladroit de Bertram.
— Voilà deux charmants garçons, n’est-il pas vrai ? dit ironiquement Bertram à M. Hunter. C’est vraiment jouer de bonheur que de rencontrer des hommes de cette sorte dans un lieu tel que celui-ci.
— Ils sont assez bien dans leur genre, dit M. Hunter qui, pour l’instant, était couché sur l’herbe, et se croyait l’air plus turc qu’aucun Turc qu’il eût jamais vu. Mais ils me paraissent manquer d’aisance, de naturel, ici, en Orient. D’ailleurs, c’est ce qui se remarque chez la plupart des Anglais. Cruse ne fait que réclamer des légumes cuits à l’eau, et M. Mac-Gabbery ne peut manger qu’avec un couteau et une fourchette ! Qu’on me donne, quant à moi, un pilau et un morceau de pain, et je dîne à merveille, sans autre secours que celui de mes dix doigts.
— Cruse est un assez bon diable, dit le jeune Pott. Jamais il ne trouve à redire à rien. Seulement, il est bien cornichon quand il s’agit des femmes.
— Ce sont des hommes bien élevés, dit sir Lionel. On ne peut pas s’attendre à ce que tout le monde ait inventé la poudre.
— Ah ! par exemple, personne n’en accusera Cruse, s’écria M. Pott.