— Quant à ce qu’il m’a dit, je vous en fais grâce, ma tante. C’était le vieux refrain, je pense, et cela signifiait qu’il voulait m’épouser.
— Sans doute, sans doute.
— Comme vous le dites, ma tante, c’était trop subit. M. Bertram a de grandes qualités, de très-grandes qualités ; on ne peut s’empêcher de l’aimer. Il a beaucoup d’esprit aussi.
— Oui, Caroline. Et puis, il sera l’héritier de son oncle, probablement.
— Je n’en sais rien ; à dire la vérité je n’y ai pas pensé. Du reste, cela n’aurait rien changé.
— Et tu as refusé ?
— Je ne sais pas au juste. Je sais que j’ai plutôt refusé qu’accepté ; je sais qu’il me faudra aimer un homme bien plus que je ne l’aime aujourd’hui avant de me décider à me marier, et il me semble, après tout ce qui s’est passé, que nous ne devons pas aller à Damas ensemble.
La tante Mary ne demandait pas mieux que de se soumettre à cette dernière décision, et les raccommodages de toute sorte furent en conséquence interrompus. Elle se chargea d’expliquer à sa façon la chose à sir Lionel, tandis que Caroline en ferait autant de son côté à l’égard de George Bertram. Sur un autre point encore, mademoiselle Baker avait une manière de voir très-décidée, mais elle ne jugea pas à propos d’en parler à sa nièce. Elle était persuadée que le mariage aurait lieu, et elle était de plus bien résolue à faire tout ce qu’elle pourrait pour y aider. Personnel-