lement elle aimait George, son père lui plaisait, et, en outre, elle se sentait très-bien disposée en faveur de la fortune de son oncle. Elle acheva donc sa toilette de nuit dans un état de calme satisfaction ; elle avait en perspective un excellent parti pour sa nièce, et, après tout, elle se trouvait quitte de cet affreux voyage à cheval de Jérusalem à Damas.
Pendant toute la journée du lendemain, George et Caroline ne se trouvèrent pas seuls un instant. Ils déjeunèrent et dînèrent ensemble, mais George se trouvait assis entre la tante et la nièce, comme il l’avait toujours été depuis son arrivée à Jérusalem.
Sir Lionel lui apprit dans l’après-midi qu’ils n’auraient pas le plaisir de la société de ces dames pendant le voyage, et le railla un peu sur le chagrin que devait lui causer cette nouvelle. Mais George parut prendre la chose très-philosophiquement.
Le soir, lorsque vint l’heure de se quitter, George pressa plus tendrement que de coutume la main de Caroline, et ne put s’empêcher en même temps de plonger son regard jusqu’au fond des yeux de la jeune fille pour tâcher d’y lire quelque espérance. Je n’oserais dire qu’il n’y rencontra rien de ce qu’il espérait y trouver. Si la main qu’il pressa ne lui rendit pas son étreinte, elle parut recevoir la sienne sans déplaisir, et si le regard brûlant qu’il adressa à Caroline ne trouva pas de réponse, les yeux de la jeune fille brillèrent du moins un instant avec une douceur qui ne leur était pas habituelle.
Le lendemain, ils se trouvèrent seuls un instant.