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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/229

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— Ah ! ça, c’est Pritchett qui l’a voulu. Il craignait que la terre ne se trouvât pas arrosée pour toi de fleuves de lait et de miel, si tes poches n’étaient pas bien garnies. Inutile d’ajouter que cela te regarde. C’est de l’argent emprunté, voilà tout.

George ne comprit pas au juste ce que signifiaient ces mots, et il se tut ; mais un instant il fut sur le point de rappeler à son oncle que l’emprunteur, du moins, n’avait pas été bien pressant dans ses demandes.

— Je suppose que tu reviens à sec ? continua M. Bertram.

Là-dessus George expliqua clairement quelle était sa position pécuniaire, en ajoutant qu’il s’était arrangé avec M. Die, qu’il avait déjà pris un logement d’avocat au Middle-Temple, et qu’au moment même où il parlait un volume des Commentaires de Blackstone s’étalait, tout ouvert, sur la table de son triste et sombre cabinet.

— C’est bon, c’est bon. Je ne demande pas mieux. Il est possible que tu ne gagnes rien au barreau, et il est certain que tu n’y gagneras pas la moitié de ce que tu aurais gagné dans l’étude de MM. Dry et Stickatit ; mais cela te regarde. C’est très-respectable le barreau. À propos, ton père est-il satisfait de ton choix ? Pour la première fois M. Bertram faisait allusion à son frère.

— Parfaitement satisfait, répondit George.

— Tu devais naturellement le consulter. C’était peut-être là de l’ironie, mais George n’en put être bien sûr, tant elle était voilée.