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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/315

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scrupule de lui faire largement payer toutes ses dépenses de vie, absolument comme si ce bon M. Wilkinson son père eût été encore de ce monde. Grâce à toutes ces heureuses circonstances, ce bon M. Wilkinson père n’était peut-être pas autant regretté que si les choses s’étaient arrangées autrement. Madame Wilkinson se plaisait à louer quotidiennement l’excellent lord Stapledean qui s’était si généreusement préoccupé d’elle au moment de son triste veuvage.

En ces occasions, Arthur prenait un air sombre et ne disait rien, et sa mère comprenait qu’il n’était pas content.

— Il n’est pas possible qu’Arthur nous envie notre revenu, dit-elle un jour à sa fille aînée.

— Non, non ; je suis sûre qu’il n’a pas cette idée, répondit Mary ; mais, je ne sais pourquoi, rien ne semble lui faire le même plaisir qu’autrefois.

— Alors, il n’est qu’un enfant ingrat. En effet, que pouvait désirer de mieux ce jeune homme que d’être confortablement installé à l’abri des cotillons de sa mère ?

— Et pourquoi ne te maries-tu pas ? avait donc demandé Bertram à son cousin. Il lui semblait étrange qu’Arthur ne se mariât pas ; Adela était une si proche voisine, et Adela était si charmante.

Bertram ignorait les circonstances qui avaient accompagné la nomination d’Arthur à sa cure ; celui-ci les lui raconta et termina son récit en disant :

— Tu vois bien que le mariage pour moi est hors de question.