— Le diable emporte Cobden ! On entend bien assez parler de lui à la Chambre.
— Mais c’est là un avantage que je n’ai pas, moi.
— Vous l’aurez un de ces jours. Dès que je serai juge, je vous passerai la représentation de Battersea. Pour le moment, je pense à autre chose. Je me demande si votre mariage avec Caroline Waddington aura jamais lieu ?
— Il se fera probablement vers l’époque où vous serez nommé juge.
— Ha, ha ! j’espère bien que votre mariage, s’il se fait, aura lieu avant ce temps-là. Mais je doute fort qu’il se fasse jamais. Vous êtes trop fiers l’un et l’autre pour vous convenir. Vous ne pourrez vous pardonner vos torts réciproques.
— Qu’entendez-vous par là ? Mais, à parler franchement, Harcourt, je n’ai aucune envie de discuter cette question pour le moment. S’il vous plaît, nous laisserons là mademoiselle Waddington.
— Voici ce que j’entends, reprit avec persistance le futur juge ; je veux dire que le délai que demande mademoiselle Waddington vous a trop irrité contre elle, et qu’elle, de son côté, est trop offensée par votre colère. Je doute que jamais vous soyez mari et femme.
À ces mots, Bertram regarda Harcourt en face, et ne rencontra pas sur son visage le sourire aimable et dégagé qui lui était habituel ; et pourtant, Harcourt s’efforça de paraître tout à fait à l’aise.
Le fait est que Harcourt jouait une comédie, et,