trouvé là à côté d’elle, s’était montré si doux, si sympathique, si désireux de plaire ! La sympathie, la colère, l’avaient tentée, et elle avait montré la lettre ; mais depuis ce jour elle n’avait cessé de le regretter. Caroline Waddington pouvait commettre un acte inconvenant, l’événement ne l’avait que trop prouvé ; mais, la faute commise, elle ne pouvait pas ne pas se l’avouer et n’en pas ressentir la honte.
Elle restait debout devant George, rouge de confusion, mais au premier moment elle ne fit aucune réponse. Elle se sentait au cœur le désir de s’agenouiller devant lui, — de s’agenouiller en esprit du moins, — et d’implorer son pardon. Mais jusqu’à ce jour elle n’avait jamais demandé le pardon d’aucun être humain, et il lui fallait, pour s’humilier, faire un effort dont elle n’était pas instantanément capable. S’il l’avait regardée tendrement un seul instant, si une seule parole de douceur fût tombée de ses lèvres, elle eût été vaincue. Elle serait tombée à ses pieds pour demander le pardon. Et parmi tous ceux que George Bertram avait aimés, qui donc l’avait jamais prié en vain ? Pourquoi ne le fit-elle pas ? Que d’amour, que de bonheur en réserve pour eux !
Mais il n’y eut rien de tendre dans les regards, rien de doux dans les paroles qu’il lui adressa.
— Comment ! dit-il, et, malgré sa promesse, sa voix n’avait jamais été si rude. — Comment ! montrer cette lettre à un autre homme ; montrer cette lettre à M. Harcourt ! cela est-il vrai, Caroline ?
Un enfant demande pardon à sa mère parce qu’il a