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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/395

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grippe-sous comme celui-là. La bonne aubaine si sir Lionel parvenait, après tout, à hériter de lui par cette voie si facile et si agréable !

Selon toute probabilité, le vieillard annoncerait tout juste l’inverse de ce qu’il comptait faire. Il léguerait peut-être sa fortune à George… ou peut-être encore à Caroline… Mais bien certainement il n’oublierait pas mademoiselle Baker. Il n’oublierait pas cette douce et docile personne ; il ferait bien les choses à l’égard de celle qui ne lui avait jamais désobéi en quelque chose que ce fût — de celle qui, mieux encore ! ne lui avait jamais demandé de dépasser le chiffre régulier de sa pension.

Telles étaient les réflexions de sir Lionel pendant qu’il faisait route vers Littlebath. Oui ! il tâcherait de se rendre agréable à mademoiselle Baker. Ce George, cet ennuyeux George, ne serait pas longtemps de ce monde ; la chose semblait évidente au colonel. On serait bientôt débarrassé de ce vieux bourru insupportable. Puisqu’il en était ainsi, pourquoi sir Lionel ne s’engagerait-il pas avec mademoiselle Baker, du vivant de son frère, pour ne l’épouser qu’après la mort de celui-ci — pour l’épouser, oui ou non, selon les avantages que la chose pourrait alors offrir ? Il se sentait bien assuré que si, avant de devenir riche, elle lui promettait de l’épouser, aucune augmentation de fortune ne l’engagerait à manquer à sa parole. « Elle est bien trop loyale, trop honorable pour faire une chose pareille, » se répétait sir Lionel, qui éprouvait une profonde admiration pour la sincérité de mademoi-