selle Baker au moment même où il retournait dans son esprit la façon dont il s’y prendrait lui-même pour se dégager vis-à-vis d’elle dans le cas où il ne lui serait pas avantageux de tenir sa parole.
Arrivé à Littlebath, il ne voulut pas compromettre ses chances de succès par l’inaction. Il se mit en devoir de se rendre agréable — très-particulièrement agréable à mademoiselle Baker. Ce n’est pas à dire qu’il lui fit la cour selon la mode de la jeunesse. S’il eût agi de la sorte, il n’aurait réussi qu’à effaroucher cette douce et aimable personne. Mais il se montra très-assidu dans ses visites, doux et flatteur dans ses discours, et amical — on ne saurait dire à quel point — dans ses manières. On le voyait tous les jours chez ces dames. Quoi de plus naturel ? n’était-il pas le futur beau-père de cette chère Caroline ? Mais, si chère que pût lui être Caroline, on aurait pu remarquer que ses paroles les plus douces, les plus insinuantes étaient toujours à l’adresse de la tante.
Il avait constamment quelque petite proposition à mettre en avant, quelque conseil plein d’amitié à offrir. Il était homme du monde ; ces dames étaient timides, inexpérimentées, incapables de lutter avec les rusés et les méchants ; il les aiderait, il ferait tout pour elles. Petit à petit, il fit, en effet, à peu près tout pour mademoiselle Baker,
Donc, à son insu, mademoiselle Baker se trouva sous le charme. Rendons-lui pourtant justice, à cette excellente femme. Elle n’avait pas la moindre intention d’être en coquetterie avec sir Lionel Bertram. Elle