Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/50

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bien, n’est-ce pas, que votre mère n’a aucun droit vis-à-vis de moi ?

— Mais où voyez-vous qu’on en fasse valoir, lord Stapledean ?

— Je ne dis pas ; mais d’après mes paroles vous pourriez vous imaginer que j’admets l’existence de quelque droit. Rappelez-vous qu’il n’en est rien, — en aucune façon.

— Je comprends très-bien ce que vous voulez dire.

— Il le faut. Donc, dans l’état des choses, si j’en avais le pouvoir, je placerais là-bas un simple vicaire, et je donnerais à votre mère l’excédant des revenus de la cure. Mais je n’ai pas ce pouvoir.

Arthur ne put s’empêcher de penser qu’il était fort heureux que Sa Seigneurie ne l’eût pas. Si les patrons laïques possédaient de tels privilèges, il y aurait, se disait-il, peu d’avenir pour les jeunes ecclésiastiques.

— D’après les dispositions actuelles de la loi, reprit lord Stapledean, cela m’est impossible ; mais, puisqu’il se trouve heureusement que vous êtes dans les ordres, je puis vous nommer, — à la condition cependant que vous considérerez le revenu de la cure comme appartenant à votre mère et à vos sœurs plutôt qu’à vous.

— Si vous me nommez, mylord, ma mère et mes sœurs, il va sans dire, ne manqueront jamais de rien, — de rien que je puisse leur donner.

— Oui… oui… oui… mon jeune ami, mais cela ne me suffit pas. Il faut que j’aie votre parole — votre parole de gentleman et d’ecclésiastique, que vous acceptez la cure sous condition d’en payer le revenu à la