Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/91

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avait méprisé le père, mais en cela il se trouva déçu. George avait accepté tout ce qu’il lui avait offert, comme tout jeune homme aurait pris ce qu’un oncle donnait, mais il n’en avait jamais demandé davantage. Il avait tiré le meilleur parti possible de l’éducation qu’on lui avait fournie ; et maintenant, bien qu’il ne voulût se faire ni avoué ni négociant, il était prêt à gagner sa vie et déclarait qu’à l’avenir il se tirerait d’affaire sans demander d’aide à personne.

Avant que les trois mois fussent écoulés, son oncle lui avait proposé plus d’une fois de prolonger sa visite ; mais George était résolu à quitter Hadley. Il se proposait de consacrer trois ou quatre mois à la recherche de son père et de s’établir ensuite à Londres. En attendant, il étudiait le droit des gens, les lois des nations, et s’amusait dans ses heures de loisir à lire Coke et Blackstone.

— Tu ne trouveras jamais ton père, lui avait dit M. Bertram.

— En tout cas, je veux essayer ; si je ne le trouve pas, j’aurai toujours vu du nouveau.

— Tu en verrais plus, en trois mois à Londres qu’en douze mois de voyage, et du moins tu ne perdrais pas ton temps.

Mais George fut inébranlable, et avant trois mois il était en route.

— Vous m’excuserez, monsieur George, lui dit M. Pritchett la veille de son départ (son oncle lui avait recommandé de voir Pritchett dans la Cité avant de partir), vous m’excuserez, monsieur George ; mais, s’il