Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/124

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vais tout à fait oublié madame Leake. Ainsi, vous voyez, sir Lionel, nous n’aurons pas besoin de vous, après tout.

Sir Lionel protesta que cette dernière décision le rendait infiniment malheureux.

— Vous vous remettrez d’ici l’heure du dîner, je n’en doute pas, dit mademoiselle Todd. Je monte mettre mon chapeau ; comme mademoiselle Gauntlet est toute prête, vous pouvez rester pour lui tenir compagnie.

— Quelle charmante personne que mademoiselle Todd, n’est-ce pas ? dit sir Lionel avant que la porte se fût refermée. Quelle fraîcheur de sentiments, quelle bonhomie ! — un peu étrange parfois. Ces derniers mots furent ajoutés lorsque le pas un peu lourd de mademoiselle Todd eut résonné d’une manière tout à fait rassurante sur les marches de l’escalier.

— Elle me semble une très-bonne personne. Je l’ai vue aujourd’hui pour la première fois.

— Vraiment ? Nous l’avons connue très-intimement, en Terre sainte. (Comme s’il était possible qu’une terre quelconque pût être sainte pour sir Lionel et ses pareils !) Je veux dire George et moi, et Caroline. Je pense que vous savez cette histoire avec mademoiselle Waddington ?

Adela fit un geste qui indiquait qu’elle était au courant de l’affaire à laquelle il faisait allusion.

— C’est bien triste, n’est-ce pas ? à cause de leur parenté si proche, et de leur position de cohéritiers d’une si grande fortune. Je sais que le monde ici prend parti