Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/162

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Caroline serait partie, dit Pritchett d’un ton mélancolique.

— Mais alors, dois-je prendre cet argent, pensez-vous ?

— Oh ! oui, mademoiselle ; ce n’est pas à moi de cesser un payement sans en avoir reçu l’ordre. M. Bertram n’oublie jamais rien, mademoiselle. S’il avait voulu cesser de payer, il me l’aurait dit.

— Oh ! alors, c’est très-bien, M. Pritchett, dit mademoiselle Baker en se retirant.

— Un mot, s’il vous plaît, mademoiselle. Je ne vous dérange pas, n’est-ce pas, mademoiselle ? Et au ton dont Pritchett disait cela, on sentait que, dût-il lui en coûter la vie, il laisserait partir mademoiselle Baker plutôt que de la déranger.

— Pas le moins du monde, M. Pritchett.

— Eh bien ! mademoiselle, nous voyons maintenant comment les choses ont tourné — pour mademoiselle Caroline.

— Elle est maintenant lady Harcourt, vous savez.

— Oh ! oui, je sais cela, mademoiselle. Et la voix de M. Pritchett exprima une profonde affliction. Je sais bien qu’elle s’appelle lady Harcourt à présent. Je ne voulais pas lui manquer de respect, à mylady.

— J’en suis bien sûre, M. Pritchett. Qui pourrait vous en soupçonner, vous qui l’avez connue toute petite ?

— Oui, je l’ai connue toute petite. Çà, c’est bien vrai. Et vous aussi, mademoiselle, je vous ai connue toute petite.