Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/164

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— Vous pouvez être bien sûr d’une chose, monsieur Pritchett, c’est que mon oncle ne me consultera jamais au sujet de son argent.

— Il ne consultera jamais âme qui vive, mademoiselle. Il ne prendrait pas l’avis du roi Salomon quand même le roi Salomon irait tout exprès à Hadley. Tout de même vous pourriez dire en manière de conversation, n’est-ce pas, mademoiselle, comme quoi M. George n’a pas eu tort.

Mademoiselle Baker ne put que lui renouveler sa promesse de ne rien dire qui fût de nature à nuire à George Bertram.

— Il a si peu de bon sens, ce jeune homme, mademoiselle. C’est pis qu’un enfant pour l’argent. C’est pour ça que je lui porte Intérêt, parce qu’il a si peu de bon sens.

En quittant M. Pritchett, mademoiselle Baker se mit en route pour Littlebath, où elle arriva bientôt sans encombre.

Elle n’y était pas depuis longtemps que sir Lionel était au courant de toutes ses nouvelles. Sans même se douter qu’elle subissait un interrogatoire, elle lui laissa bien vite voir que jusqu’à présent sir Henry Harcourt n’était pas accepté à Hadley en qualité d’héritier. Il était clair qu’une très-minime portion seulement des grandes richesses de M. Bertram avait été donnée au jeune et brillant avocat. Donc, la partie n’était point encore perdue. Mais si la partie n’était point encore perdue pour sir Lionel, grâce à mademoiselle Baker, elle ne l’était pas non plus pour George. Pen-