Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Frères et amis ! On ne peut pas choisir son frère, mais qui voudrait se faire l’ami d’un escroc ? Et c’est là ce que dit cette lettre ?

— Pas précisément.

— Alors, quoi ? que diable !

— Sir Lionel, monsieur, m’a fait…

— Vous a fait, quoi ? Vous a fait signer une lettre de change, je pense.

— Non, non ; rien de la sorte.

— Alors, qu’est-ce qu’il vous a fait faire ?

— Il ne m’a rien fait faire ; mais il m’a écrit… une… une offre de mariage. Et la pauvre mademoiselle Baker, avec son bout de nez tout rouge, leva les yeux avec une expression si confiante, si candide et si suppliante à la fois, que tout autre que M. Bertram aurait cherché à la rassurer.

— Une offre de mariage de sir Lionel ! dit-il.

— Oui ! dit timidement mademoiselle Baker. La voici, et je suis venue vous consulter au sujet de la réponse à faire.

M. Bertram, pour le coup, prit la lettre et la lut d’un bout à l’autre.

— Bon ! fit-il en fermant les yeux et en branlant lentement la tête. Bon !

— J’ai pensé qu’il valait mieux ne rien faire sans vous voir. Et c’est là ce qui m’amène en toute hâte à Hadley.

— L’impudent, l’effronté coquin !

— Vous pensez donc que je doive refuser ?

— Vous êtes une folle, une imbécile, une sotte fief-