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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/246

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riez-vous pas vous arranger de façon à tenir compagnie au bonhomme pendant ce temps-là ?

— Je préférerais rester chez moi, sir Henry.

— J’étais sûr que vous me diriez cela. Eh bien, moi, je préfère que vous alliez à Hadley.

— Si vous tenez à fermer la maison, je ne refuse pas d’aller pour quelque temps à Littlebath.

— Je n’en doute pas. Mais moi, je me refuse à vous y laisser aller ; je m’y refuse absolument. De tous les endroits du monde, c’est le plus commun, le plus…

— Vous oubliez que j’y ai des amis qui me sont fort chers.

— Des amis ! mademoiselle Todd, sans doute ? mais je crois qu’on peut se passer de mademoiselle Todd, à la rigueur. Pour le moment, je tiens particulièrement à ce que vous vous montriez attentive auprès de votre grand-père.

— Mais je n’ai jamais eu l’habitude de faire un long séjour à Hadley.

— Eh bien ! c’est une bonne habitude à prendre.

— Je ne comprends pas pourquoi vous tenez à ce que j’aille m’imposer à un vieillard qui n’aura pas le moindre plaisir à me voir.

— Tout cela n’a pas le sens commun. Si vous êtes aimable pour lui, il aura du plaisir à vous voir. Lui écrivez-vous quelquefois ?

— Jamais.

— Écrivez-lui donc aujourd’hui, et demandez-lui s’il serait disposé à vous recevoir.

Caroline ne répondit pas tout de suite à son mari.