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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/280

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dans aucun détail au sujet de la brouille ; il demanda seulement la permission d’aller à Hadley, dans le but, disait-il, de voir M. Bertram lui-même.

— Tenez, dit le vieillard à sa petite-fille lorsqu’il se trouva seul avec elle, lisez cela. Que dois-je répondre ? ajouta-t-il quand Caroline eut lu la lettre.

— Mais vous, monsieur, que pensez-vous qu’il faille lui dire ?

— Je pense qu’il faut que je le voie ; sans cela il m’intenterait peut-être un procès pour avoir détenu sa femme loin de lui. Rappelez-vous ce que je vous dis : vous serez obligée de retourner vivre avec lui, vous le verrez.

— Non, monsieur, je ne ferai jamais cela, répondit tranquillement Caroline ; et quelque chose qui ressemblait à un sourire se dessina sur son visage.

Sir Henry vint donc à Hadley. Le jour de sa visite avait été fixé à l’avance, et Caroline s’était demandé avec inquiétude comment elle s’y prendrait pour éviter de se rencontrer avec lui. Elle ne trouva rien de mieux que de décider sa tante à l’accompagner ce jour-là à Londres. Il va sans dire qu’en se rendant le matin à la station et en y revenant le soir, les pauvres femmes tremblaient à l’idée de se rencontrer avec sir Henry. Mais la fortune se montra clémente, et, à leur retour à Hadley, elles apprirent que le visiteur si redouté était venu et était déjà reparti pour Londres.

— On ne peut pas être plus raisonnable que lui, dit M. Bertram à Caroline après qu’il l’eut fait entrer dans la salle à manger pour lui parler en particulier.