Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/281

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— Vraiment ?

— Il est très-désireux de vous voir revenir.

— Mais je vous l’ai, dit, monsieur, je ne peux pas faire cela.

— Il dit que la maison d’Eaton-Square est à votre disposition, et que, si vous voulez y aller, vous y serez seule pendant trois mois.

— Je ne retournerai jamais à Eaton-Square.

— Ou bien encore, il propose de louer pour vous une maison au bord de la mer, où vous voudrez.

— Je n’ai besoin d’aucune maison si vous voulez bien me permettre de rester ici.

— Mais il a tout votre argent, vous savez, — votre fortune est tout entière à lui maintenant.

— Eh bien ?

— Que comptez-vous faire ?

— Je ferai ce que vous ordonnerez, je ferai tout ce que vous voudrez, excepté d’aller vivre avec lui.

Le vieillard resta silencieux un moment, puis il dit : — Au fait, je pense que vous ne savez peut-être pas encore très-bien ce que vous voulez.

— Je vous assure que si.

— Je vous dis que vous n’en savez rien. Ne m’interrompez donc pas. Voici ce que j’ai proposé : vous resterez encore six mois ici, et au bout de ce temps-là il viendra nous voir…

— Vous voir, monsieur.

— Eh bien soit ! me voir, — si je suis encore en vie, Après quoi il faudra bien que vous alliez vivre avec lui. Maintenant, bonsoir.