Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/317

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ami en garde. Il lui représenta qu’il allait peut-être un peu trop loin avec madame Cox, et qu’il pourrait lui arriver de dire, sans y penser, quelque chose qu’il n’aimerait ni à ratifier ni à rétracter. Il était évident que Wilkinson n’imaginait pas que Bertram pût songer à épouser la veuve.

— Et pourquoi ne l’épouserais-je pas ? dit George.

— Elle ne vous conviendrait pas, et ne vous rendrait pas heureux.

— Quelle raison ai-je de supposer qu’une autre femme me conviendrait mieux ? Et quel espoir puis-je avoir qu’une femme puisse me rendre heureux ? Y a-t-il un choix à faire ? Elle est jolie et intelligente, douce et gracieuse. Où trouverai-je un plus aimable passe-temps ? Vous oubliez, Arthur, que j’ai eu mes rêves éveillés tout comme un autre, et que j’en ai été tiré par une secousse un peu rude. Ce plaisir vous attend.

Et puis ils allèrent se coucher.