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Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/340

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laquelle il n’avait pas voulu accéder, prit aussi un air sombre.

— Dites-moi franchement, si la franchise vous est possible en cette matière, dites-moi franchement, à qui laisse-t-il son argent ?

— Il m’est très-facile d’être franc, car je ne sais rien. Pour ma part, je suis convaincu que ni vous ni moi n’en aurons un liard.

— Eh bien ! écoutez-moi. Vous savez sans doute que lady Harcourt est là-bas ?

— Oui, je sais qu’elle est à Hadley.

— Je ne me laisserai pas traiter ainsi. J’ai eu la stupidité de ne rien faire, parce que je ne voulais pas le déranger pendant sa maladie. Mais maintenant, il faut qu’il me réponde. Je veux savoir ce qu’il compte faire, et si je ne le sais pas d’ici à demain soir, j’irai moi-même à Hadley et j’emmènerai du moins ma femme. Je vous prie de dire à M. Bertram que je veux savoir ses intentions. J’ai le droit d’exiger cela.

— Quoi qu’il en soit, vous n’avez pas le droit de lui rien demander par mon entremise.

— Je me suis ruiné, ou peu s’en faut, pour cette femme.

— Je m’étonne, Harcourt, que vous ne compreniez point que ce n’est pas à moi que vous devriez parler de ces choses.

— Si ; c’est à vous que j’en parlerai, parce que vous êtes son cousin. J’ai fait de folles dépenses pour lui monter une maison splendide, parce que je me disais que la fortune de son grand-père y donnait des droits.