Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir plus que tout autre, peut-être, mal agi à son égard. Mais il ne lui convenait pas en ce moment d’en venir à une rupture ouverte avec l’homme qu’il avait mis tant d’empressement à venir voir.

— J’ai montré la plus grande confiance à ce vieux lorsque j’ai épousé sa petite-fille…

— Mais en quoi cela me regarde-t-il ? Elle n’était pas ma petite-fille, à moi. Je n’y suis pour rien. Permettez-moi de vous dire, Harcourt, que je suis le dernier homme du monde à qui vous devriez parler sur ce sujet-là.

— Ce n’est pas mon avis. Vous êtes son plus proche parent… après elle, — après elle, remarquez-le…

— Eh bien ! qu’importe que ma parenté soit proche ou éloignée ? Lady Harcourt est auprès de lui. Si cela lui convient, elle peut plaider votre cause, ou la sienne, ou n’importe quelle autre cause qui lui plaira.

— La vôtre, par exemple !

— Non, sir Henry. Elle ne le pourrait pas. Cela lui est irrévocablement défendu. Mais, je le répète une fois pour toutes, je n’ai pas de cause à plaider. Je vous dirai même quelque chose de plus, si cela peut vous servir ; il n’y a pas très-longtemps, mon oncle m’offrit de m’assurer la moitié de sa fortune, si je consentais à faire certaine chose qu’il me demandait. Mais il ne m’était pas possible de faire cette chose, et, lorsque nous nous quittâmes, il m’annonça positivement qu’il ne me laisserait rien. Je ne l’ai pas revu depuis. Et Bertram, se rappelant quelle avait été la requête à