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PAROISSE DE CHARLESBOURG

nous avait libéralement donnée, mais qu’il a fallu arracher de force à ses représentants en Canada, et surtout à la bureaucratie qui les environnait, par une lutte de plus de 40 ans et par le sang de nos compatriotes versé en 1837 et 1838.

Comme nous l’avons dit, M. Bedard avait deux sœurs à Charlesbourg, la mère Pepin et la tante Thérèse qui, sous ces deux noms, ont laissé dans la paroisse la réputation de modèles des vertus les plus solides. La mère Pepin, aïeule de feu M. Michel Racine et de ses deux frères les Évêques de Sherbrooke et de Chicoutimi, était bien la femme forte de l’Écriture-Sainte. On pouvait dire d’elle surtout « manum suam aperuit inopi, elle a ouvert sa main à l’indigent, » car, sous un extérieur sévère et rigide, elle cachait, comme son frère et son curé, le cœur le plus sensible pour toutes les misères de l’humanité. On la voyait souvent, tout en disputant les pauvres sur leur malpropreté et leur peu de conduite, nettoyer et raccommoder leurs haillons, leur donner à manger ou les renvoyer avec une abondante aumône. Quant à la tante Thérèse, ancienne ménagère de son frère, résidant à la maison d’école du Trait-Carré, elle se