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gomez arias.

mes larmes couleront ; vous serez le but de mes méditations. Dans ma profonde solitude, je prierai pour votre bonheur, pour votre bonheur, Don Lope, auquel je ne participerai pas ! Une consolation me restera, celle de penser qu’au milieu de votre brillante carrière, votre cœur se reportera quelquefois vers le silencieux asile où la jeunesse de Theodora sera cachée. Cette idée peut faire supporter de grands chagrins ; et lorsque la main secourable de la mort me délivrera de mes chaînes, vos larmes couleront peut-être sur la tombe de celle dont le plus grand crime fut de vous aimer trop tendrement.

— Theodora ! s’écria Gómez Arias, ému par la peinture qu’elle avait tracée ; est-ce là le seul remède que vous puissiez trouver à notre malheur ?

— Quoi ! demanda-t-elle vivement, en serait-il un autre ?

Elle s’arrêta, et regarda Gómez