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Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/26

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gómez arias.

s’emparèrent entièrement de ces cœurs, qui s’étaient, il y avait si peu de temps, abandonnés aux sentimens les plus doux et les plus tendres.

Le départ de Don Antonio porta un coup fatal aux espérances de Monteblanco. Ce vieillard regretta souvent que les infirmités de son âge l’empêchassent de saisir son épée ; mais son bras n’avait plus de force, et pour la première fois de sa vie, ce vieux cavalier, laissé sans secours, sentit amèrement que ses fils courageux avaient sacrifié leur vie pour la défense de leur patrie ; pas un seul ne restait pour soutenir l’honneur d’une maison déchue. Don Manuel était homme, et ce regret passager était naturel à un père affligé, qui ne savait plus où chercher des consolations et des avis.

Gómez Arias, qui avait insensiblement gagné l’amitié du vieillard, partit le jour suivant pour Grenade, où il