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Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/176

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gómez arias.

sensible pour lui reprocher une conduite qu’elle espérait voir bientôt changer. Mais la raison n’est pas toujours d’accord avec la passion. Son esprit lui ordonnait d’être contente, mais son cœur, malgré toute sa bonne volonté, n’était pas complètement en repos. Elle faisait tous ses efforts pour dissimuler son émotion, mais elle n’y réussissait pas toujours, et les profonds soupirs qui s’échappaient de son sein attirèrent l’attention de Gómez Arias. Alors il s’efforça de rassurer par quelques caresses cette victime qu’il allait bientôt immoler. Mais si l’homme, en usant d’art, parvient à imiter les différentes passions qui agitent le cœur humain, il ne réussit que rarement lorsqu’il veut feindre les sentimens les plus tendres de l’âme ; et lorsqu’une vive passion est éteinte les paroles adressées à l’objet de cette passion doivent nécessairement être froides. L’art ne peut avoir