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gómez arias.

de l’herbe, en grande abondance, il est vrai, mais d’un goût fort désagréable. Si bien que, soit manque d’appétit, soit habitude de luxe, ils abandonnèrent la jouissance entière de ce repas à la mule du révérend Père et à l’âne du Mesonoro. Nos voyageurs ne pouvant donc ni souper ni se reposer, prirent le parti de se résigner à leur triste sort et d’attendre l’approche du jour avec cette patience que leur imposait la nécessité. Don Rodrigo, poursuivi par l’idée pénible que son rival Gómez Arias avait péri dans le combat, désirait vivement arriver jusqu’aux montagnes pour y trouver une retraite sûre et y rester caché jusqu’à ce qu’il pût rentrer sans crainte dans Grenade.

Aussi, à peine les premiers rayons de l’aurore eurent-ils coloré la terre encore endormie, que Don Rodrigo, dans son impatience, s’empressa de voir s’il pouvait compter sur sa mule.