Aller au contenu

Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
gómez arias.

ment. C’était celui de Leonor ; ce nom funeste perça le cœur de Theodora, réveilla toute la fureur qui s’était endormie, et chassa promptement les tendres sentimens qui avaient prévalu dans son cœur. Elle tressaille, pâlit ; son sein palpite avec violence ; ses yeux roulent avec égarement ; elle n’est plus animée que par la vengeance. Elle saisit l’arme avec précipitation ; le moment fatal est arrivé ; un seul coup, et celui qui détruisit tout son bonheur aura cessé de vivre : son bras se lève avec force, mais au moment même tout son courage l’abandonne, sa main laisse tomber le poignard : non, elle ne pouvait frapper ; car, quoique égarée par le sentiment de l’injure, elle aime toujours celui qui l’a trahie. Elle ne pouvait frapper l’homme qui lui avait fait endurer sans remords les plus grands supplices ; elle sourit amèrement, demeure penchée sur le lit de son amant ; sa belle chevelure