Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
gómez arias.

tombe sur l’oreiller ; elle soupire, et se penchant davantage encore, elle baise ces lèvres qui l’ont trahie. Gómez Arias s’éveille. — Est-ce une vision ? ses sens sont-ils abusés ? est-ce donc le spectre de celle qu’il a abandonnée ? c’est bien Theodora, — mais, hélas ! qu’elle est changée ! si Gómez Arias n’avait eu la conscience de son crime, il n’aurait reconnu qu’avec peine celle qu’il avait autrefois adorée et dont il n’était séparé que depuis bien peu de temps. Il frémit en la regardant ; sa pâleur était celle de la mort ; une sueur froide couvrait son front ; elle était immobile, et l’une de ses mains glacées tombant sur la poitrine brûlante de Don Lope, le fit tressaillir d’effroi.

Une larme de douleur s’échappa des yeux éteints de Theodora, et mouillant la main de Gómez Arias, muet d’étonnement, elle réveilla dans son cœur le souvenir de l’amour violé, de la foi tra-