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gómez arias.

d’un premier crime, dit Don Lope. — Theodora, je vais vous parler franchement ; écoutez avec calme le récit que je vais vous faire, car les circonstances l’exigent impérieusement. — Maudissez-moi, Theodora, ajouta-t-il avec émotion, maudissez l’homme qui a causé votre ruine. Lorsque j’ai désiré votre affection, lorsque j’ai recherché vos innocentes caresses, c’est alors, hélas ! que je fus coupable, car c’est alors que je trompai votre cœur confiant.

— Oh ! ciel ! s’écria Theodora, vous ne m’avez donc jamais aimée ?

— Ah ! je vous adorais, — je vous aimais passionnément ; — mais c’est ce même amour qui a causé vos malheurs. Je n’eus pas la force de vous avouer mon fatal secret, — et je fus dissimulé, cruel ; car, lorsque votre innocence écoutait mes sermens d’un éternel amour, quand vous y répondiez