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charmes. Lorsque tu t’abandonnes à la tendresse, ou que tu te laisses emporter par le ressentiment d’une offense, tu es capable du plus noble enthousiasme, ou de desseins aussi coupables que hardis. L’homme, dans son orgueil, s’arroge un pouvoir despotique sur les hautes régions de l’intelligence et les vastes champs de l’imagination ; mais il t’a laissée souveraine absolue de l’empire du cœur. Il est jaloux de ses prérogatives, et les conserve avec soin pour lui seul, tandis qu’il est heureux de profiter près de toi de cet instinct des convenances, de cette délicatesse de sentiment dont la nature t’a douée. Femme ! tu fus créée pour embellir la route épineuse de la vie. Aimer est le but de ton existence, être aimée la récompense de tes peines. Éloignée par ton caractère et ton éducation de toutes poursuites ambitieuses, incapable par ta douceur et la délicatesse de ta con-