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Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/22

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accessible à tous grâce à la traduction de M. Takamatsou Yoshiyé, pût tenter chez nous l’inspiration d’un compositeur de musique. J’entends d’ici les riches et délicates variations qu’il pourrait développer sur ce thème, depuis le prélude du premier acte, où s’exprimerait divinement la poésie de la mer, jusqu’aux motifs européens et japonais de la scène finale, où tout viendrait se fondre et s’harmoniser en quelque fugue magistrale. Cette fraîche rêverie japonaise venant se mêler à la science acquise de l’art occidental, ne serait-ce pas, suivant une image de notre auteur, « la Princesse de la lune qui s’éveille aux étoiles et qui descend sur la terre parmi les fleurs épanouies… » ?

Michel Revon,
Professeur d’histoire de la civilisation japonaise
à la Sorbonne.
Paris, 30 novembre 1921.