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Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/37

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(Elle prie les divinités, se tournant dans toutes les directions[1]. Pendant ce temps, son mari s’approche d’elle doucement.)
le vieil homme

Ma femme, ma pauvre femme !

la vieille femme

Ah ! (Se retournant.) C’est vous !

(Elle s’agenouille, baissant la tête.)

Après votre défense, je suis sans excuse…

(Elle se couvre le visage de sa manche. Son mari s’assied au bord du bateau.)
le vieil homme

Un ingrat tel que lui, je ne le considère plus comme mon fils, et je vous ai déjà dit que, vous aussi, vous deviez l’oublier. S’il ne se repent pas, nous ne lui permettrons plus de rentrer au foyer. Nous en étions convenus, n’est-ce pas ? À quoi bon ce serment si nous sommes prêts à lui pardonner tout de suite ? L’ingrat reviendra, et il méprisera notre faiblesse. Faites-vous à l’idée que ce fils rebelle n’est plus notre enfant, et rentrez avec moi chez nous. C’est mieux.

la vieille femme

Oublier ? Comment oublier que j’ai un fils ?

(Elle pleure.)
  1. C’est une coutume japonaise, car on croit que les divinités sont dispersées de tous côtés.