Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 30 —

la vieille femme

En me cachant de mon mari, et malgré sa défense, je cherche mon fils chaque nuit. Mais je ne découvre aucune trace. Ah ! comme je tremble et comme j’ai peur !

(Toujours le bruit du vent et des vagues. Une troisième chanson commence derrière la scène, plus faible, plus lointaine et plus plaintive que les autres.)
la chanson (l’air d’Ohiwaké)


Les parents s’irritent contre leur fils qui s’en est allé
Mais ils le rechercheront plus tard.
Même s’il fut un peu fou,
Plus encore s’il est ingrat.

(Pendant cette chanson, le père d’Ourashima apparaît. C’est un homme d’environ soixante-dix ans, vêtu d’un costume de paysan riche. Quoique robuste encore, il s’appuie sur un bâton.)
la vieille femme

(À part, marchant de long en large.) Certes, il a toujours été vif, emporté, mais on dit maintenant qu’il est possédé des mauvais esprits… Il se tuera peut-être. Hélas ! Hélas ! Que je suis malheureuse !

(La lune sort des nuages. Le vieil homme, caché derrière un pin, regarde sa femme sans qu’elle le voie. Celle-ci revient au milieu de la scène.)
la vieille femme

Je ne puis rien qu’implorer les divinités pour qu’elles le protègent. Ô mon fils, mon fils !…