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forts qu’on ne peut les briser qu’en se déchirant soi-même.

(Finalement, le vieil homme sort, emmenant sa femme.)

Scène IV

ourashima, une jeune fille

La tempête se calme petit à petit, mais on entend toujours le bruit des vagues au large. Une quatrième chanson de matelot, plus triste et plus lointaine, s’élève dans l’air.

la chanson du matelot (l’air d’Ohiwaké)

  Je ne connais pas mon passé.
  Ni mon avenir non plus ;
  Je suis un petit bateau lancé au gré des flots.

(Ourashima relève lentement la tête, et écoute cette chanson.)
ourashima

Mon âme s’en va et mon corps reste sans vie.

le chant (l’air d’Itchu)

Ce qui s’en est allé, c’est l’écume qui se fond. Et ce qui va venir, c’est l’ombre des filandres qui se reflète sur l’eau. Comment suis-je dans ce monde ? Où irai-je ? Et que ferai-je ? J’erre sur la mer de la vie et de la mort. Je suis un vagabond, au centre du rêve de la vie éternelle.

(Pendant ce chant, Ourashima se lève et se dirige en chance-