Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 71 —
paysans qui sont ivres, tout le monde se met à tournoyer autour des deux jeunes gens qui voudraient s’échapper. Quelques paysans tiennent à la main des branches de cerisier. Cependant les deux jeunes gens parviennent à les arrêter de la main.)
la jeune femme

Cessez un peu, je vous en prie.

le jeune mari

Allons, puisqu’il le faut, nous vous raconterons notre histoire. Et vous verrez que notre amour ne fut pas chose légère !…

(Tout le monde approuve et se dispose à écouter.)
le chant (l’air de Kiyomoto, pour le mari)

Qui sema « la graine d’amour » dans le cœur humain ? Au printemps, sans qu’on s’en aperçoive, dans le jardin ou dans les champs, poussent et fleurissent les herbes jeunes et amoureuses. Et l’on devient pensif sans savoir pourquoi…

le chant (le même air, pour la femme)

On s’enivre de couleur, de parfums… mais si quelqu’un demande le nom de ce qu’on aime, on ne saurait répondre.

le chant (pour les deux)

Nous nous sommes rencontrés enfin ; à notre amour, nous avons tout sacrifié.