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Page:Tsubouchi - Ourashima.djvu/94

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Enfin Ourashima ouvre la boîte. Une vapeur blanche s’en échappe ; elle s’élève entre les branches du pin et flotte comme une fumée ou un nuage.)
(Ourashima tombe sur le dos, évanoui, au pied du pin. Les jeunes gens, étonnés, regardent cette vapeur qui s’est épandue dans l’air et où l’image de la princesse de la mer se précise maintenant.)
le chant (pour la princesse)

Même lorsque le vent souffle en tempête,
Et que les nuages affolés se dispersent dans le ciel,
Et que vous êtes loin de moi, Ô Yamatohito,
Ne m’oubliez jamais !


(La princesse de la mer s’incline légèrement vers les jeunes mariés ; ses gestes expriment son désir de n’être jamais oubliée. Elle reste un moment enveloppée des vapeurs blanches, puis elle disparaît. Les jeunes gens, en extase, l’ont suivie longuement des yeux. Ils reviennent à eux.)
le chant (pour les deux)

Oh ! quel miracle ! L’image, dirait-on, est humaine et divine à la fois.

le chant (pour le mari)

Mais à quoi la comparer ? Est-ce la déesse des arbres qui fleurissent en mars ?

le chant (pour la femme)

Ou bien la princesse de la lune qui s’éveille aux étoiles et qui descend sur la terre parmi les fleurs épanouies ?