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Page:Tullie-moneuse-regina tome 1-1838.djvu/319

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RÉGINA.

chétif et si peu fait pour résister à tant de violence !

Régina ferma un instant ses yeux épouvantés par ce regard sauvage ; puis relevant sa tête penchée, elle s’écria : — Monsieur le vicomte, serez-vous assez lâche pour abuser de votre force ? est-ce donc là votre noblesse ? est-ce donc là votre vaillance ?…

Au mot de lâche, le colonel s’arrêta ; une froide colère succéda à son emportement, car il avait de l’honneur à sa manière, c’est-à-dire qu’il voulait recueillir par l’adresse et la séduction, et non pas obtenir par la brutalité. D’ailleurs, que cette jeune fille fût ou non de bonne foi dans sa résistance, il lui convenait, à lui, de ne point passer outre, convaincu qu’il était que cette femme serait plus irritée, plus humiliée de la soumission, du respect à sa volonté que de la désobéissance et de la transgression à ses ordres ; alors il abandonna ses tentatives.

— Qu’il soit fait selon vos désirs, Madame,