Aller au contenu

Page:Tullie-moneuse-regina tome 1-1838.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
318
RÉGINA.

vous serez toujours libre de vous-même, lui dit-il ironiquement ; et la saluant avec une exquise politesse, il lui souhaita un bon soir et se retira dans la pièce voisine, dont il poussa la porte.

Régina remercia le ciel avec ferveur de cette délivrance inespérée ; elle sentit qu’un souffle divin assoupissait sa mortelle douleur et lui donnait de la fermeté pour affronter une lutte nouvelle ; elle se blottit dans un coin, épiant le moindre bruit, s’alarmant du craquement d’un meuble, de la plainte lugubre des oiseaux de nuit.

Au bout de quelques instans, elle entendit le colonel fredonner une chanson, éveiller son chien, jouer avec lui, le gronder et le siffler.

— Tout beau, Marengo ! Allons, apporte. Quoi ! c’est le bouquet de ma fiancée que tu déchires à belles dents !

Eh bien, Marengo ! respecte la fleur que je vénère moi-même…