Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/306

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On voit 1o que le prix moyen de la consommation est plus faible de 1 franc.

2o Que les plus grandes variations, au-dessus ou au-dessous du prix moyen, ne sont que de 4 francs, ou d’un sixième seulement en


    L’avoine, l’orge, etc., 2 pence par quarter, soit moins de 7 centimes par hectolitre.

    Exportation.

    Elle est par cette loi défendue, lorsque les grains atteignent les prix suivants :

        Froment
    44 sch. par quarter, soit 18 fr. 33 c. l’hect.
        Seigle et farines
    28             id.            »    11 fr. 66 c.  id.    
        Orge
    22             id.            »      9 fr. 16 c.  id.    
        Avoine
    14             id.            »      5 fr. 33 c.  id.    
    Primes à l’exportation.

    Le froment étant au-dessous de 44 sch. ou 18 fr. 33 c. l’hectolitre, l’expéditeur avait droit à une prime de 2 fr. par hectolitre pour le grain ou pour la drêche de froment.

        Le seigle au-dessous de
    11 fr. 66 c, prime 1 fr. 25 c. par hect.
        L’orge au-dessous de
    9 fr. 16 c,      »   1 fr. 03 c.       »      
        L’avoine au-dessous de
    5 fr. 35 c,      »   0 fr. 83 c.       »      
        Et sur la farine d’avoine
    1 fr. 03 c.       »      

    Comme cette législation, qui prend la date de 1773, est importante, qu’elle coïncide avec les embarras de l’Angleterre, qui, dans l’année 1774, perdit contre les Américains la mémorable bataille de Boston, nous avons cru devoir la donner dans ses détails.

    1775. L’importation du maïs permise moyennant un droit peu important.

    1780. Les grains exportés sur navires neutres jouissent de la moitié de la prime.

    1781. Importation du froment, etc., permise temporairement, moyennant un droit insignifiant. La même année, le roi est autorisé à permettre l’introduction avec franchise du froment, etc., en diverses provinces d’Écosse. La prime d’exportation est suspendue temporairement.

    1789-90. Un ordre du conseil, du 23 décembre, défend jusqu’à nouvel ordre l’exportation ; l’importation est au contraire permise, moyennant le même droit insignifiant.

    De 1790 à 1815, une quinzaine de lois nouvelles sont promulguées ; elles ont toutes pour objet de régulariser les prix, et leur effet est temporaire.

    En 1815, le système change complètement. Depuis 1775, comme avant 1660, le blé étranger pouvait toujours entrer en Angleterre, moyennant un droit plus ou moins élevé. Cette fois, il va prohibition absolue tant que les grains ne dépassent pas le prix de 80 sch. par quarter, soit 35 fr. 33 c. par hectolitre. Ce prix est calculé sur une moyenne de trois mois. Après ce prix, les propriétaires consentent à la libre introduction.

    Quant aux blés de l’Amérique anglaise du Nord, leur importation est permise au dessus de 67 sch. par quarter, soit 27 fr. 91 c. l’hectolitre.

    La loi de 1822, sollicitée par l’intérêt agricole lui-même, permet l’introduction au prix moyen de 70 sch. ou 29 fr. 17 r. l’hectolitre ; mais ce n’est plus en franchise