Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus ou en moins, au lieu d’être de 10 francs par setier, ou des deux cinquièmes, et que cette variation donne aux salaires une base que les années les plus excessives en surabondance ou en calamité ne dérangent pas sensiblement, ne rendent pas insupportable.

Enfin, qu’en ôtant de 580 francs, produit total de cinq années, 480 francs pour les frais de culture, il reste 100 francs de revenu ; ce qui porte celui de l’arpent, par année moyenne, à 20 francs au lieu de 17, et permet au gouvernement d’attribuer à son cinquième 4 francs au lieu de 3 livres 8 sous, laissant au propriétaire 16 francs au lieu de 13 livres 12 sous ; c’est plus d’un cinquième et demi, plus de deux onzièmes ; c’est exactement trois dix-septièmes de bénéfice.

D’autres observations sortent en foule de celles-là : elles sont toutes importantes et curieuses.

Une famille de quatre personnes consomme à peu près le produit moyen de deux arpents ou 10 setiers de blé ; et quand il y a 8 millions de familles, c’est une valeur de 2 milliards, si le prix moyen du blé est de 25 francs, comme dans le cas où le commerce n’est pas libre. Mais si la liberté des magasins, jointe à celle de l’exportation et de l’importation, réduisent le prix moyen à 24 francs, la dépense de la nation en pain n’est plus que de 1 milliard 920 millions, et il reste 80 millions par an, terme moyen, que le peuple peut employer à se procurer les autres commodités de la vie, un meilleur vêtement, une plus grande propreté, qui sont pour la conservation de la santé d’un avantage inestimable.

Et cependant, loin que les revenus des propriétaires et de l’État aient éprouvé la moindre diminution, ils ont reçu une augmentation considérable.


    que les blés sont alors admis, c’est moyennant un droit qui varie de 10 à 12 sch. par quarter, selon les années.

    Enfin vient la législation de 1828 : c’est celle qui est restée en vigueur jusqu’en 1842, et qui a été attaquée sans succès en 1854.

    L’échelle graduée qu’elle adopte est établie ainsi. Le prix du blé étant de 64 sch. le quarter ou 26 fr. 66 c. l’hectolitre, le droit est de 23 sch. 8 pence, soit 9 fr. 83 c. par hectolitre.

    Le prix étant de 69 sch. ou 28 fr. 75 c, le droit est de 6 fr. 93 c. l’hectolitre.

    Enfin, au prix de 75 sch. et au-dessus, ou 30 fr. 25 c. par hectolitre, le droit n’est plus que de 1 sch., soit 0,40 centimes environ par hectolitre. Aujourd’hui les droits sont une échelle graduée, qui descend jusqu’à la liberté lorsque les prix s’élèvent. (Hte Dussard.)