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Vous trouverez joints à cette lettre trois états, savoir : 1o le compte général des approvisionnements en grains pendant les deux années 1770 et 1771 ; 2o le compte général des achats de riz et de fèves, et de leur emploi, pendant ces mêmes années ; 3o le tableau de la dépense des ateliers de charité, et des ouvrages exécutés pendant l’année 1771[1].

Je suis avec respect, etc.

fin des travaux relatifs à la disette de 1770 et 1771.


LETTRES AU CONTRÔLEUR-GÉNÉRAL

RELATIVES
1o à l’abolition de la corvée pour les transports militaires ;
2o à la réforme des droits d’octrois perçus par les villes.

première lettre. — Sur l’abolition de la corvée pour les transports militaires.
(Limoges, le 19 avril 1765.)

Monsieur, depuis que je suis chargé de l’administration de cette province, je n’ai pu m’empêcher d’être vivement frappé des désordres qui accompagnent le transport des équipages de troupes, auquel sont assujettis les habitants des lieux de passage et des paroisses circonvoisines ; du dérangement que cette corvée apporte dans les travaux de l’agriculture, et de l’impossibilité d’y mettre un ordre qui en adoucisse le joug. Je me suis occupé, en conséquence, des moyens que l’on pourrait employer pour faire remplir ce service d’une manière moins onéreuse à la province. J’ai su que depuis longtemps les états de Languedoc ont pris le parti de traiter avec des entrepreneurs qui se chargent de faire ces transports aux dépens de la province moyennant un prix convenu, et qu’en 1752 M. de Beaumont, alors intendant de Franche-Comté, rendit à cette province le service d’y introduire le même usage qui s’y est perpétué, mais qui n’a encore été étendu à aucune autre.

J’ai cru que vous ne trouveriez pas mauvais que je procurasse le même avantage à la généralité de Limoges, en faisant un marché avec des entrepreneurs qui s’engageraient, comme en Languedoc et en Franche-Comté, à fournir les voitures et les chevaux.

  1. Ces trois pièces n’ont pas été données par Dupont de Nemours. (E. D.)