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II. LETTRE CIRCULAIRE
AUX CURÉS DE LA PROVINCE.


À Limoges, le 10 février 1770.

Vous trouverez, monsieur, joint à cette lettre, un arrêt du parlement de Bordeaux, qui ordonne qu’il sera tenu, dans chaque paroisse ou communauté, une assemblée pour délibérer sur les moyens de parvenir au soulagement des pauvres, et que tous les particuliers aisés, habitant, ou possédant des revenus dans les paroisses, seront tenus d’y contribuer à raison de leurs biens et facultés, sans distinction de privilégiés ou non privilégiés. Il ordonne aussi que la contribution des absents sera payée par leurs fermiers, régisseurs ou baillistes.

Les mêmes vues qui ont déterminé le parlement de Bordeaux à rendre cet arrêt m’avaient engagé à concerter, avec M. l’évêque de Limoges, un plan d’assemblée de charité et de contribution volontaire en faveur des pauvres dans chaque paroisse. Ce plan peut être suivi dans les lieux où la bonne volonté et la charité offriront des secours assez abondants pour subvenir aux besoins des pauvres. Je suis même assuré, par la correspondance que j’ai eue à ce sujet avec M. le procureur-général, et par les instructions qu’il a données à MM. les officiers des sénéchaussées, que cette voie de contribution volontaire, lorsqu’elle sera suffisante, remplira entièrement les intentions du parlement.

    négociants chez lesquels on pouvait trouver du riz dans les principales villes de la province.

    M. Turgot joignit à l’Instruction sur ces préparations du riz une autre instruction sur la culture des pommes de terre à la manière irlandaise, et suivant les deux méthodes usitées en France, il détaillait et développait, dans cette Instruction, les différents usages de cette racine bulbeuse, et les avantages de sa culture. Il indiquait aussi les dépôts où l’on en trouverait, tant pour la consommation, que pour la plantation, que l’on avait encore tout le temps de faire.

    On voit combien de précautions avaient été prises avec une très-sage prévoyance et une prodigieuse activité, sans tourmenter le gouvernement, sans effrayer la province.

    Un grand nombre d’exemplaires des trois Instructions furent adressés à tous les curés et à tous les subdélégués. (Note de Dupont de Nemours.)